Histoire: le jardin

Nous ne savons pas comment étaient le parc, le jardin, et les alentours du château, en époque médiévale et moderne, ni même s'il y en avait. La première mention de jardin relié à un château, dans l'Inventaire des Archives de Challant, concerne le château de Fénis, en 1677. Il existe une trace de location de Châtillon, dans ce même Inventaire, le 17 juin 1718, "avec tous prés, vignes de raisin muscat, et autre herbages existant autour du château de Châtillon et ses dépendances, ainsi que tous les noyers du Grand Pré et Gran Champ, châtaignes, amandes, sauf le jardin, et arbres qui y existent, que l'on divisera par moitié, le tout pour le loyer annuel de 200 lires". C'est là la première mention du jardin de Châtillon dans les archives. Ceci étant, les deux citations semblent considérer qu'un jardin aille de soi avec le château, ce qui ne nous facilite pas la tâche.

Par ailleurs, il n'existe pas de plans anciens, antérieurs aux grands travaux du XVIIIe siècle. On est en droit de supposer malgré tout que sa localisation actuelle, à l'ouest des bâtiments, était déjà un jardin à l'époque moderne, probablement installé là à partir des travaux du début du XVe siècle. Quoi qu'il en soit, si c'est le cas, c'est une particularité du château de Châtillon, puisque les autres jardins connus au Val d'Aoste sont soit très petits, en surface (Issogne), soit mal connus (Verrès, Fénis), soit tardifs (Aymavilles). En tout cas, la position, ensoleillée et agréable, du château et du jardin, rendent sans doute la résidence en ces lieux agréable et appréciée. La douceur du climat y est attestée par la forte présence, aujourd'hui tout autour du parc, de terrasses fossiles (vignes, champs), et de structures agricoles anciennes. Il ne reste par contre nulle part de trace de l'étang cité dans le testament de Philibert de Challant en 1517.

Château de Châtillon. Jardin d'agrément.Château de Châtillon. façade Ouest du château.

Château de Châtillon. Jardin d'agrément et façade Ouest du château.

Le jardin actuel, comme il fut voulu par Pauline Solaro di Govone, épouse Challant, et par ses successeurs, est toujours de propriété de la Comtesse Claudia Passerin d'Entrèves, et, contrairement au parc, reste fermé au public. Il est dessiné par des buis, assez hauts (60-70 cm), ponctué par des formes géométriques (art topiaire) plus hautes (boules, cylindres...), et les platebandes en sont fleuries l'été. La régularité de l'ensemble est troublée, sans doute depuis longtemps, par des arbres fruitiers, et par un haut pin, poussé dans un coin du jardin, qui ajoutent leur propre charme à celui des platebandes plus traditionnelles. L'eau y est présente sous forme d'un bassin au centre du jardin d'agrément, mais sans d'autres jeux, sans doute du fait que le gel fige et risque de dégrader les tuyauteries trois mois par an, au moins.

Château de Châtillon. Buis taillés du jardin d'agrément. Château de Châtillon. Vue d'ensemble  du jardin d'agrément. Château de Châtillon. Vue du jardin d'agrément.

Château de Châtillon. Buis et éléments du décor du jardin d'agrément.

Château de Châtillon. Parterre fleuri du jardin d'agrément.

Château de Châtillon. Parterre fleuri du jardin d'agrément.

Le jardin d'agrément se poursuit, un peu en contrebas, par un jardin potager, dont les buis marquent la continuité avec le premier.

Château de Châtillon, plan des jardins du XVIIIe siècle.

Château de Châtillon, plan des jardins du XVIIIe siècle.

Ni jardin à la française (buis trop hauts, arbres fruitiers ou non, fleurs diverses, massifs de rosiers...), ni jardin à l'italienne (pas de sculptures, pas de haies hautes, pas de recherche d'utilisation du relief...), ce jardin est original dans sa forme comme dans les conditions, dures malgré tout, qu'il doit subir en hiver, par 550 m d'altitude, dans une des régions les plus froides d'Italie.

En 1855, on démolit la tour octogonale romaine pour construire une orangerie, entre autres, où hivernaient encore il y à peu d'années citronniers et lauriers roses, qui ornaient les allées du jardin autant que l'esplanade autour du château. Mais l'orangerie restructurée en maison de gardiens, les plantes décoratives hivernent désormais dans les sous-sols du château. Quelques bancs agrémentent le jardin et l'esplanade autour du château.

Au bout du jardin potager, on pénètre dans le parc, désormais ouvert aux visiteurs.

Château de Châtillon, plan des jardins du XVIIIe siècle.

Château de Châtillon, terrasses sud du château.

En contrebas de la façade sud du château, et de la maison de gardiens, trois terrassses permettent encore de cultiver quelques arbres fruitiers, et des plantes rampantes le long de l'ancien mur d'enceinte du château. Une glycine très ancienne et très spectaculaire y fleurit en saison. A l'abri du vent du nord, et réchauffées par la chaleur réfléchie par la muraille épaisse, d'autres cultures potagères y trouvent un micro-climat idéal, que les rigueurs du climat alpin de permettraient pas de cultiver normalement. La neige, le vent, des températures largement inférieures aux 0° C sont assez fréquentes à Châtillon durant les mois d'hiver.

Château de Châtillon, plan des jardins du XVIIIe siècle.

Château de Châtillon. jardin d'agrément en hiver.

Ailleurs autour du château, d'autres plantes et cultures trouvent leur place. De très anciens rosiers sont partagés entre le jardin d'agrément et les abords de la tour du Levant. Leur culture est déjà évoquée dans un manuscrit du XVIIIe siècle, contemporain ou de peu postérieur à Pauline de Challant, qui en évoque les soins et la culture.

Château de Châtillon. Rosiers autour du château.Château de Châtillon. Rosiers autour du château.Château de Châtillon. Glycine autour du château.

Château de Châtillon. Massifs de fleurs autour du château.

 

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